Les producteurs de lait cru recevront les subventions promises par les pouvoirs publics la semaine prochaine, selon Kamel Arba, directeur général de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA). Ces crédits, prévus dans la loi de Finances, n'ont été débloqués qu'à la fin mars 2009. D'où le retard dans le payement des producteurs laitiers qui se plaignent régulièrement de cette situation, selon M. Arba. Il y a sept mois, le gouvernement avait promis d'accorder des subventions aux éleveurs. Mais la décision n'a pas été mise en application. D'où l'inquiétude exprimée par les éleveurs, d'autant que ce derniers font face à autre problème : le refus des transformateurs privés d'acheter du lait cru. Ceux-ci, en raison de la baisse du prix du lait en poudre, préfèrent s'approvisionner sur le marché européen. Les producteurs du vieux bénéficient des subventions agricoles de l'Union européenne qui rendent leurs produits fortement concurrentiels. Mais il y a des exceptions. Le groupe français Danone, qui s'est installé en Algérie depuis plusieurs années et qui est propriétaire à 95 % du fabricant de produits laitiers Djurdjura, a passé un contrat avec 450 éleveurs pour l'achat de lait cru. Il est souvent cité en exemple par les éleveurs algériens. Malgré la promesse de débloquer les subventions publiques, les éleveurs porteront, mercredi 22 avril, leurs doléances à l'Office nationale interprofessionnel du lait (ONIL), organisme crée en 2007 après la crise du lait en sachet en Algérie. L'ONIL est chargé d'élaborer une politique générale de la filière lait, l'organisation des marchés et des prix. Actuellement, le gouvernement soutient 103 transformateurs privés et publics pour maintenir le prix du sachet de lait à 25 dinars. Les subventions accordées par l'Etat à l'importation du lait en poudre sont perçues par les éleveurs comme "une concurrence déloyale". En 2008, la facture d'importation de lait et des produits laitiers était de 1,3 milliard contre 900 millions en 2007. Le nombre de vaches laitières, estimé à 900.000, demeure faible par rapport à la forte demande nationale sur ce produit, évaluée à 3 milliards de litres par an. Chaque année, l'Algérie importe 60% de sa consommation en poudre. La production nationale est de 2,2 milliards de litres par an, dont 1,6 milliard de litres de lait cru. L'Algérie est le premier consommateur laitier du Maghreb. Cette consommation devrait atteindre les 115 litres par habitant et par an en 2010. La croissance annuelle moyenne du marché algérien des produits laitiers frais est estimée à 20 %.
Par : Merouane Mokdad
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