jeudi 27 mars 2008

Terres agricoles



Du nouveau pour les EAC

Les terres publiques, reconquises à l'indépendance, pourront être exploitées par de nouveaux entrants. Il suffira d'acheter des actions dans des sociétés à créer par les exploitants actuels. Selon le journal «Les Afriques», les terres exploitées par les colons, nationalisées et versées dans le domaine de l'Etat après l’indépendance, vont, à la faveur d’une réforme attendue dans le monde de l'agriculture qui sera engagée ce printemps, s'ouvrir à de nouveaux acteurs et être ainsi ouvertes à l’exploitation privée. Cette évolution, controversée pour sa charge symbolique, deviendrait donc possible grâce à l'article 20 d'une nouvelle loi en projet qui autoriserait la venue de tiers-personnes, physique ou morale, dans le capital de nouvelles sociétés civiles d'exploitation agricoles (SCEA) à constituer comme cadre de développement d'une nouvelle pratique capitaliste agricole. Cette information qui n’a pas donné lieu à une quelconque réaction est rapportée par la revue en ligne «Les Afriques» qui ne cite aucune source concernant son émission. Sa direction qui semble répondre à une situation de blocage réel qui lui concède une certaine charge de réalisme et de véracité semble rapporter ainsi pour tout le moins une indiscrétion se rapportant à un fait patent. Car c’est là une «revendication» qui s’est imposée à mesure des pénuries récurrentes qui ont fait de l’Algérie, un gros producteur de renommée, un des plus importateurs de produits alimentaires. Et le problème de dépendance ainsi entretenu et développé par une politique de première urgence se souciant d’abord du social a fini par prendre des dimensions autres qu’économiques. Nouvelle étape dans la révision de leur statut, ces terres issues de «l'autogestion» qui ont été redistribuées en 1987 à des collectifs d'exploitants (EAC), composés généralement d’anciens ouvriers agricoles auxquels se sont joints des techniciens agronomes, ont été comme jamais confrontées à cette alternative plus réaliste puisque suscitant de l’intéressement au gain et permettant ainsi l’intervention du capital. Outre une amorce d’analyse concernant les inconvénients auxquels ont été confrontées ces EAC bénéficiant d'un titre de jouissance de 99 ans sur une terre toujours propriété de l'Etat, la revue rapporte que de nouveaux titres de concession d’une durée de 40 ans cessibles, transmissibles et hypothécables seront ainsi attribué à ces nouvelles SCEA, une mesure destinée à impliquer davantage l’exploitant.
Par B.K

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