jeudi 25 décembre 2008

Initiative sur la flambée des prix des aliments



Les effets de l'envolée des prix des aliments dans les pays en développement – en particulier les pays à faible revenu et importateurs de produits alimentaires – sont clairement préoccupants, surtout quand on sait que les pauvres consacrent jusqu'à 80% de leurs maigres revenus à l'alimentation. Les agriculteurs sont particulièrement touchés: dans certains endroits, les prix des engrais ont doublé, voire triplé, en un an.

Il est urgent d'intervenir sur deux fronts – rendre les produits alimentaires accessibles aux personnes les plus vulnérables et aider les petits exploitants agricoles à améliorer leur production et à gagner davantage.

Dès le mois de juillet 2007, la FAO a averti de l'imminence de la crise et, en décembre, a lancé une initiative visant à donner un coup de fouet à la production vivrière à court terme. Cette "Initiative sur la flambée des prix des aliments" avait des objectifs simples mais efficaces: distribuer des semences, des engrais, du fourrage et d'autres outils et intrants agricoles aux petits agriculteurs.

Il fallait faire vite, avant que ne commencent les nouvelles campagnes agricoles, pour que les agriculteurs obtiennent de meilleures récoltes et que les produits alimentaires soient plus abondants sur les marchés locaux.

L'Initiative prévoyait aussi à l'intention des gouvernements une activité de conseil sur les mesures susceptibles d'amortir les retombées de la crise. Le Guide de la FAO pour une action au niveau national passe en revue les différentes mesures que les pouvoirs publics peuvent prendre face à l'envolée des prix des denrées alimentaires, leurs effets éventuels, leurs avantages et leurs inconvénients.

La FAO intervient actuellement dans 95 pays, le plus souvent pour soutenir la production vivrière, en fournissant des semences améliorées, des engrais et d'autres intrants agricoles destinés à la conduite des diverses campagnes agricoles jusqu'à fin 2009. En 2008, plus de 400 000 petits agriculteurs et leurs familles ont bénéficié des projets de la FAO, c'est-à-dire deux millions de personnes environ.

Certains pays ont aussi sollicité une assistance technique, y compris un examen et une analyse de la situation.

Par ailleurs, la FAO a coordonné 31 missions d'évaluation interinstitutions, qui ont débouché sur l'élaboration de plans d'action nationaux à moyen et long termes. Trente-sept autres missions d'évaluation rapide ont été dépêchées sur place par la Commission européenne, au titre d'un fonds spécial d'un milliard d'euros.

La FAO a aussi notablement renforcé sa surveillance des prix des aliments, aux niveaux des consommateurs et des grossistes, de la situation de l'insécurité alimentaire dans les pays vulnérables et des effets de la flambée des prix des aliments aux échelons mondial, régional et national, dans le cadre de son Système mondial d'information et d'alerte rapide (SMIAR).

Bon nombre de ces mesures d'urgence sont financées par des fonds propres de la FAO, sous la forme de projets du Programme de coopération technique, à hauteur de 36 millions d'USD.

Les autres donateurs contribuant à l'Initiative sur la flambée des prix des aliments sont: l'Autriche, l'Italie, les Pays-bas, l'Espagne, la Suède, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Commission européenne, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies et la Banque mondiale.

L'enveloppe financière totale se chiffre à plus de 146 millions d'USD. Ce modeste financement catalytique a permis une réaction immédiate et nécessaire mais il vise aussi à encourager de nouveaux investissements lorsque les résultats deviendront tangibles.

Souce : FAO

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